Les chercheurs et universitaires ukrainiens appellent
l’Agence internationale de l’énergie atomique,
le Programme des Nations Unies pour l’environnement,
la Commission des Nations Unies pour le développement durable,
GREENPEACE International,
l’Union internationale pour la conservation de la nature,
le Fonds Mondial pour la Nature,
d’autres organisations internationales gouvernementales ou non gouvernementales de défense de l’environnement,
le Secrétaire général des Nations Unies en sa qualité de dépositaire de la Convention sur l’interdiction d’utiliser des techniques de modification de l’environnement à des fins militaires ou toutes autres fins hostiles,
à employer toutes les forces et tous les moyens à leur disposition pour éviter une catastrophe écologique à l’échelle mondiale par suite de la guerre déclenchée par la Russie contre l’Ukraine !
L’agression de la Russie contre son voisin indépendant dure depuis huit ans. Au cours de cette période, les territoires temporairement occupés du Donbass ont été soumis à une dévastation constante : des infrastructures des établissements à risques technologiques et des gazoducs ont été détruits, des mines ont été inondées, les écosystèmes des zones naturelles ont été perturbés, des réserves naturelles ont été détruites, la biodiversité a été appauvrie, des millions de tonnes de déchets ont pollué l’eau, l’air et le sol chaque année. Cependant, le monde n’a pas réagi à ces crimes, les considérant comme locaux.
La situation a radicalement changé lorsque, le 24 février 2022, le pays agresseur a lancé une invasion à grande échelle de l’Ukraine en violant non seulement toutes les normes humanitaires et militaires du droit international, mais aussi les normes environnementales. Tout au long du parcours de l’envahisseur russe, tous les êtres vivants sont anéantis ou endommagés, la faune et la flore meurent, les forêts brûlent, des centaines de tonnes de carburant et de lubrifiants se déversent dans le sol. Et, pire que tout, le pays agresseur a commencé à commettre des actes terroristes dirigés contre des centrales nucléaires : les forces russes ont pris le soi-disant « contrôle » de la centrale nucléaire de Tchernobyl, et le 3 mars 2022, la centrale nucléaire de Zaporijia – la plus grande d’Europe – a été attaquée. Si le monde n’apporte pas une réponse ferme à ces actes d’écocide, les envahisseurs barbares ne s’arrêteront pas là. Et non seulement en Ukraine, mais dans le monde entier on sait déjà ce que peut devenir le nucléaire civil quand il n’est plus maîtrisé.
Nous vous demandons :
- d’appeler l’OTAN et les gouvernements des pays membres de l’OTAN à imposer immédiatement une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine ;
- compte tenu du fait que la Fédération de Russie viole de manière flagrante les dispositions de la Convention sur l’interdiction d’utiliser des techniques de modification de l’environnement à des fins militaires ou toutes autres fins hostiles, à laquelle elle est partie en tant qu’État successeur de l’URSS, nous vous demandons d’appeler le dépositaire de cette Convention à convoquer un comité consultatif d’experts au titre de l’article V, paragraphe 2, de la Convention, à l’issue des travaux duquel une conférence des États parties devra être convoquée, conformément à l’article VIII de la Convention ;
- d’utiliser tous les cadres de discussion et toutes les plateformes à votre disposition pour informer l’opinion publique mondiale des défis environnementaux pour l’Ukraine, l’Europe et l’humanité toute entière que présente la guerre de la Russie contre l’Ukraine.
5 février 2022