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NOTE DU CIDCE SUR LES INCENDIES EN AMAZONIE ET AU PANTANAL BRÉSILIENS

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La presse brésilienne et internationale a rapporté l’avancée tragique du feu dans deux des biomes les plus importants du monde, l’Amazonie et le Pantanal. De janvier à mi-septembre cette année, selon l’Institut national de recherche spatiale brésilien (INPE), 69 500 points chauds ont été enregistrés en Amazonie. Au cours de la première moitié de septembre 2020, en Amazonie, il y a eu une augmentation de 86% des points chauds par rapport à la même période l’an dernier.

            Le Pantanal est un biome de moindre extension mais avec une biodiversité très importante. Il y a, par exemple, des refuges de jaguars et d’aras bleues, symboles de la faune brésilienne, qui n’ont pas échappé aux incendies et peuvent s’éteindre dans le territoire de l’État du Mato Grosso. Le Pantanal a connu cette année la plus forte croissance de points chauds parmi les biomes. Les enregistrements ont augmenté de 219% par rapport à la même période en 2019, avec 15,9 mille départs de feux comptabilisés jusqu’au 19 septembre 2020.

            Le CIDCE, à travers cette note technique, exhorte le gouvernement brésilien à prendre des mesures vigoureuses et immédiates pour lutter contre cette tragédie colossale, qui affecte l’environnement, l’équilibre climatique, la santé humaine, la subsistance des populations traditionnelles, l’économie, le commerce international et le patrimoine territorial avec des ramifications qui transcendent les frontières nationales.

            À cette fin, il est nécessaire que le pouvoir exécutif brésilien a) applique la constitution et la loi avec rigueur, en dotant les agences environnementales des ressources nécessaires, b) renforce l’inspection environnementale, en restreignant vigoureusement et sans équivoque les activités irrégulières telles que l’accaparement des terres, l’extraction du bois et l’exploitation minière illégale, c) combatte et punisse les incendies criminels de manière exemplaire et d) applique et renforce les politiques de lutte contre le changement climatique, étant donné que le déséquilibre climatique augmente le risque d’incendies de forêt non maitrisables. Quant au pouvoir judiciaire, il doit pouvoir en toute indépendance continuer à faire prévaloir le droit de l’homme à l’environnement et le droit à la santé, notamment des populations indigènes victimes de la Covid-19[1].

Limoges, le 29 septembre 2020, 

Avec l’appui des Professeurs Michel PRIEUR et Paulo Affonso Leme MACHADO, Et le soutien des Professeurs et Juristes brésiliens : Alessandra LEHMEN, Ingo SARLET, Jose Rubens Morato LEITE, Tiago FENSTERSEIFER, Cristiane DERANI, Jose Antonio TIETZMANN, Fernanda Cavedon CAPDEVILLE.

[1] Voir PRIEUR, Michel. Halte au covid 19 en Amazonie : le juge au secours des indiens et de la forêt : https://www.goodplanet.info/2020/07/28/halte-au-covid-19-en-amazonie-le-juge-au-secours-des-indiens-et-de-la-foret/.